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Obsèques
de Marcel LAFITTE - 30/03/07- Homélie
Faut-il
encore dire quelque chose après toutes ces paroles qu’on vient d’entendre ?
La
parole des amis et des camarades de Marcel.
La
parole que vous, ses camarades PO avez choisi de nous faire entendre dans ces
deux beaux passages de l’Évangile….Ils sont beaux ces textes que vous nous
avez choisi, c’est comme si c’était Marcel qui nous parlait au-delà de sa
mort ! Faut-il encore dire quelque chose ?
Surtout
que, ce qui parle le plus, c’est pas les mots, mais les actes !
*
On le sait cela, dans le monde ouvrier : les belles paroles, n’ont de
poids que par les actes concrets qui suivent. Sinon, c’est du vent, du courant
d’air !
*
On le sait cela, ce qui donne du poids à la vie de Marcel, ce sont les actes
qu’il a posés, la vie concrète qui a été la sienne, et pas seulement ses
paroles. Sa vie était un engagement en actes.
*
On le sait cela, ce qui donne du poids à la vie de Jésus, c’est pas
seulement ses paroles ; ce qu’il a dit, mais ce qu’il a fait. Sa vie était
un engagement en actes.
*
On le sait cela, Jésus aurait pu dire toutes les plus belles paroles d’amour,
de fraternité, de justice, elles seraient restées du vent, s’il n’y avait
pas eu les actes. Et l’acte le plus fort qui a été d’engager sa vie même !
L’amour
en actes, voilà le secret de la vie de Marcel ! Et voilà ce que nous
aimons en lui !
Voilà
pourquoi on a plutôt envie de lui rendre hommage !
Marcel
était prêtre-ouvrier.
Et
il tenait à cette double identité : et prêtre, et ouvrier. Non pas pour
brandir des drapeaux, ni pour faire un pont entre les deux. Mais pour être
signe.
Signe
dans la classe ouvrière, d’une église proche, engagée.
Signe
dans l’Église, qu’elle doit être à visages multiples, et que les gens du
peuple ont toute leur place à prendre.
Et
pourtant cette double identité a été, et est encore source de tensions, de
tiraillements.
Les
camarades PO qui sont ici en parleraient mieux que moi. Ils les vivent dans leur
chair, ils les ont vécus dans leur histoire. C’est ici, à Villejuif, à coté,
au café de la paix, que le 20 février 1954, les premiers PO se sont retrouvés,
effondrés, après l’interdiction de Rome de poursuivre leur engagement dans
le travail.
Il
en a fallu du temps, des ruptures et des douleurs pour reprendre la route
d’une église qui, à travers les PO, s’engage dans le combat des hommes.
C’est resté comme une blessure, pas seulement pour eux, mais dans la classe
ouvrière elle-même.
Oui,
il faut aussi les évoquer les blessures : elles disent toutes nos ambiguïtés,
nos démissions.
Elles
nous évitent de penser une Église qui serait toute pure !
L’engagement
des PO, par le travail, par la vie militante, par le coude à coude dans la fidélité,
dit quelque chose de grand, de précieux. Un trésor inestimable : ceux que
certains appellent « les gens d’en bas » sont ceux qui sont les
plus haut dans le cœur de Dieu. Et les gens le savent bien : quand ils
parlent d’une église proche d’eux, les prêtres-ouvriers sont toujours évoqués.
Ils sont inscrits dans la mémoire collective.
Et
pourtant, Marcel, il est mort, nous allons le mener en terre !
Comme tant d’autres, sera-t-il mort pour rien ?
À
quoi bon, toute une vie ainsi …donnée, militante, au service des autres, pour
la fraternité, la justice ? Ça a changé quoi ? Il y a encore
tellement à faire ! tellement à re-faire !
Il
paraît que pour germer, une graine doit d’abord mourir.
Elle
doit être enfoncé en terre, pourrir, avant de faire une pousse, donner un
germe.
Je
crois que Marcel, que nous allons mettre en terre, portera du fruit, et peut-être
il en porte déjà !
Mais,
si on ne fait pas attention on va écraser les petites pousses, et on va marcher
dessus. C’est fragile, presque invisible, c’est encore caché sous les
feuilles mortes, c’est enfoui dans notre cœur. À nous d’être délicats et
prudents, d’ouvrir les yeux : elle est peut-être tout près de moi, la
pousse qui germe ; elle est peut-être tout près de moi, la personne qui
va se lever pour mettre l’amour en actes ! Elle est peut-être en moi la
décision de me mouiller, de prendre parti, de faire des choix.
Si
tu avais été là, Marcel, j’aurais été te raconter ce qui s’est passé
hier. Une petite graine : sur le MIN, quelques chrétiens se sont retrouvés,
pour faire connaissance.
Hasard
de calendrier ? Signe qui nous est donné ? Dans ton sillage !
« Si
le grain de blé meurt, il porte du fruit en abondance »
Là
où tu es Marcel, souffles sur les braises pour qu’on mette le feu !
Le
feu de la solidarité, le feu de la lutte , le feu de la foi !
Jean Pierre BOURGET
Chrétiens société
25/03/07
Chrétiens
pour une société autre
A l’invitation d’une équipe d’ACO
(action catholique ouvrière) de Saintes, des chrétiens de différents horizons
se sont retrouvés le 22 mars 07. Ce texte récapitule les conclusions de la
rencontre.
Nous sommes des
chrétiens qui essayons de vivre l’Evangile avec toute notre histoire
personnelle et qui entendons l’interrogation majeure « Qu’as-tu fait
de ton frère ? »
1*
Nous nous réjouissons de l’importance apportée par beaucoup de nos
concitoyens au débat politique actuel. Mais nous restons inquiets qu’un
certain nombre de problèmes fondamentaux restent occultés.
2*
Nous sommes scandalisés par le nombre immense de personnes vivant au-dessous du
seuil de pauvreté dans notre pays : 7 millions de personnes dont 2
millions d’enfants. Les associations dans lesquelles nous militons sont
souvent débordées par toutes ces
personnes marginalisées.
3*
Nous demandons donc pour notre pays un vrai plan d’éradication de la pauvreté
et de l’exclusion. Le droit au logement digne exige l’effort de tous.
4*
Nous refusons le modèle de société qui protège la liberté des flux
financiers mais qui barre la route à la circulation des hommes en renvoyant les
immigrés .
5*
Nous rejetons une mondialisation fondée sur le seul commerce inégal et la
course aux affaires. L’argent ne doit pas être la seule mesure de toute réussite,
mais la personne humaine et son épanouissement doivent être remis au centre de
notre société
6*
Nous voulons offrir aux jeunes de notre pays une alternative à la violence et
des repères à leur révolte. Nous devons rendre à ces jeunes l’espérance
en les aidant à retrouver leur place dans la société y compris dans le
domaine de l’emploi.
7*
Nous exigeons que les personnes en détention et les demandeurs d’asile soient
traitées avec dignité.
8*
Nous demandons que tous les malades soient traités avec respect et égalité.
Cela exige des personnels en nombre suffisant.
9*
Nous croyons qu’il est possible de bâtir un monde plus solidaire avec les générations
futures à travers un respect accru de notre terre.
10*
Nous attendons des propositions concrètes pour une nouvelle gouvernance du
monde qui permette un réel développement des pays du Tiers-Monde.


Déclaration
pour le Sommet du G-8 à Heiligendamm
Nous, délégué(e)s de la conférence Européenne de Prêtres Ouvriers
venant de Grande Bretagne, de Belgique, de France, d’Espagne, d’Italie
et d’Allemagne, nous soutenons les multiples contestations et résistances
contre le Sommet du G-8 à Heiligendamm.
Faire de l’Europe une forteresse et admettre la mort de milliers de réfugiés
chaque année, trouve sa prolongation dans le mur qui entoure le lieu du
Sommet.
C’est contre l’idée des événements de Pentecôte, décrits dans la
Bible, de construire des murs autour de soi et de rejeter ainsi des
autres.
De plus, toute contestation contre le gouvernement mondial autoproclamé
des 8 pays les plus puissants est réprimée et assimilée au terrorisme.
Pendant ce temps s’accroît d’une année sur l’autre, d’un sommet
à l’autre le nombre d’êtres humains qui se voient privés de leur
dignité et du fondement de leur vie par la mondialisation capitaliste.
La force libératrice d’une pensée et d’un agir alternatif se nourrit
entre autre pour nous de l’Évangile, pour d’autres des sources de
différentes formes de foi à travers le monde entier.
Ensemble avec les nombreuses initiatives, groupes, mouvements, syndicats
et Eglises, qui se sont réunis en ces jours pour le Sommet Alternatif à
Rostock et Heiligendamm, nous exigeons :
-- La démocratisation de la société au lieu de la lutte contre un prétendu
terrorisme
-- La garantie d’une existence humainement digne pour
chaque personne vivant en Europe ou ailleurs dans le monde, comme signe de
l’égalité de tous les hommes au lieu de la division entre pauvres
et riches
-- La création et le développement d’espaces
alternatifs ouverts au plan local au lieu de l’adoration du marché
global présenté comme « LA » nouvelle religion.
Nous nous sentons en accord avec tous ceux et celles, qui estiment la
valeur unique de chaque personne plus haute que toutes les richesses de la
terre.
Otford
/ Kent / Angleterre
Pentecôte
2007-05-30
Albert
Koolen - Lindenstr. 158
D- 47798 KREFELD
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Erklärung
zum G-8-Gipfel in Heiligendamm
Wir,
Delegierte der Europäischen Konferenz der Arbeiterpriester aus Frankreich,
England, Belgien, Italien, Spanien und Deutschland, unterstützen die
vielfältigen Proteste und Widerstände gegen den G-8-Gipfel in
Heiligendamm.
Europa zur Festung zu machen und jedes Jahr den Tod von mehreren Tausend
Flüchtlingen zuzulassen, findet seine Fortsetzung in der Mauer um den
Tagungsort.
Es widerspricht der Idee der Pfingste- reignisse in der Bibel, um sich herum
Mauern aufzurichten und sich gegen andere abzuschotten. Jeder Protest
gegen die selbsternannte Weltregierung der 8 mächtigsten Staaten wird außerdem
massiv behindert und in die Nähe von Terrorismus gerückt.
Dabei wächst von Jahr zu Jahr, von Gipfel zu Gipfel die Zahl der Menschen
weltweit, die sich durch die kapitalistische Globalisierung ihrer Würde
und ihrer Lebensgrundlagen beraubt sehen.
Die befreiende Kraft alternativen Denkens und Handelns speist für uns
nicht zuletzt aus dem Evangelium, für andere nicht zuletzt aus den
Quellen vielfältiger Formen des Glaubens weltweit.
Wir fordern daher gemeinsam mit vielen anderen Initiativen, Gruppen,
Bewegungen, Gewerkschaften und Kirchen, die sich in diesen Tagen zum
alternativen Gipfel in Rostock und Heiligendamm versammeln:
-
Demokratisierung der Gesellschaft an Stelle der Bekämpfung eines angeblichen Terrorismus.
-
Sicherung einer menschenwürdigen Existenz für jede Person , die
in Europa oder sonst wo auf der Welt lebt, als Zeichen der Gleichheit
aller Menschen an Stelle der Spaltung in arm und reich.
-
Schaffung und Entwicklung alternativer Freiräume vor Ort an Stelle der
Verehrung des globalen Marktes als Ersatzreligion.
Wir fühlen gemeinsam mit allen, die den Wert jeder einzelnen Person höher
schätzen als alle Reichtümer der Erde.
Otford
/ Kent /England Pfingsten 2007
Albert Koolen Lindenstr.
158
D 47798 KREFELD
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Lettre ouverte envoyée,
à
l’évêque d’Evry,
au préfet de l’Essonne.
EQUIPE
DES PRETRES OUVRIERS DE L’ESSONNE.
L’équipe
des prêtres ouvriers de l’Essonne exprime sa solidarité avec les
sans-papiers qui occupent l’église Saint Paul de Massy.
En participant à la manifestation du
1er mai 2007 à Paris, à la manifestation du 8 juin 2007 à
Evry, à l’appel de l’ensemble des organisations syndicales du département,
les sans-papiers de l’église St Paul ont montré qu’ils faisaient
parti du peuple des salariés, de la classe ouvrière, du mouvement
ouvrier.
Nous croyons qu’ils sont enfants, filles et fils de Dieu.
Jésus Christ, visage humain de Dieu, nous révèle qu’accueillir l’étranger,
c’est l’accueillir lui-même. (Evangile de St Matthieu, chapitre 25,
verset 35).
EXPULSER
LES SANS-PAPIERS DE L’EGLISE ST PAUL
C’EST
DONC METTRE JESUS CHRIST A
LA PORTE DE
L’EGLISE !
Demander l’expulsion des sans papiers au profit d’une
immigration choisie, revient à cautionner le pillage du tiers monde qui
est la vraie cause de cette immigration subie. Quelles propositions et
quelles actions sont-elles envisagées pour que cesse le scandale de ce
pillage ? Quelles solutions proposera notre pays pour permettre à
ces immigrés de vivre dignement dans leur pays ?
Militants dans des associations, organisations syndicales, nous
sommes témoins de la paralysie qui semble frapper la préfecture d’Evry
en ce qui concerné la régularisation des
sans-papiers. Comment croire aux déclarations du préfet ? 480
demandes de régularisations attendent dans ses services depuis 2005 pour
des personnes résidant en France depuis plus de 10 ans ? Même
si on n’est pas forcément d’accord avec l’occupation de l’église
St Paul, ce contexte explique cette forme d’action.
AVEC LES EGLISES CHRETIENNES EUROPEENNES RASSEMBLEES A
SIBIU EN ROUMANIE,
NOUS
REFUSONS
LA CRIMINALISATION CROISSANTE
DES MIGRANTS EN EUROPE ;
LA
REGULARISATION DES
SANS-PAPIERS DE L’EGLISE
ST PAUL DE MASSY DOIT
COMMENCER MAINTENANT.
Le 13/09/07 - Auguin Guy ; Auguin Jean-Claude ;
Couchard Pierre, Fraissignes Jacques ; Germain Pierre.
|
LU
DANS " LE PEUPLE " Note
de lecture réalisée par Françoise Duchesne
Prêtre-ouvrier,
ajusteur, insoumis en 1954, dirigeant de la fédération Cgt des
travailleurs de la Métallurgie jusqu'en 1980... Bernard Gagne, sans nul
doute, avait beaucoup à raconter».
Il s'est décidé à
écrire, parce qu'un jeune homme de sa famille. 18 ans, lui avait posé
cette question : «Pourquoi es-tu devenu prêtre-ouvrier?» Oui.
pourquoi ? Pourquoi et comment ? En dessinant, au fil de ses souvenirs,
cet engagement sans retour, Bernard Gagne nous parle de lui, mais aussi
de toute notre histoire, syndicale, sociale, politique. Il nous dit
comment sa vie s'est construite, ses racines, ses bonheurs, ses
colères. Comment, ordonné prêtre-ouvrier, il s'est retrouvé à la
Cgt, dans plusieurs entreprises des métaux de région parisienne. Dont
Simca à Nanterre. Comment, à l'appel du Mouvement de la Paix, il
participe à une manifestation contre l'installation en France du
général Ridgway, manifestation durement réprimée, il y aura un mort.
Loulou Bouyer et Bernard Gagne, prêtres-ouvriers, font partie des
nombreuses personnes arrêtées et molestées ce jour-là, le 28 mai
1952. Ils seront poursuivis, puis relaxés, pour... «refus de
circuler». L'affaire ne s'arrête pas du tout là !
D'abord, Bernard est
licencié de chez Simca. Pour « insuffisance de rendement»... Il
poursuivra sa vie de métallo chez Ericsson à Colombes, puis Râteau La
Courneuve. Mais l'Eglise romaine, qui instruit le dossier depuis un
moment déjà, prend des mesures drastiques, en janvier 1954 : elle
interdit à chaque prêtre- ouvrier, sont travail, son engagement
syndical, ses responsabilités électives, etc. Loulou, Bernard, et plus
de cinquante autres refusent : ils seront « insoumis ». Avec de
lourdes conséquences pour leurs familles et pour eux-mêmes, qu'ils
assument, poursuivant leur chemin de foi et de combat.
«Nous étions étrangers
dans la société, considérés comme dangereux pour la classe ouvrière
parce que nous avions la foi, et étions une aile avancée de l'Eglise;
dangereux pour les patrons déçus de ne pas avoir trouvé en nous de
bons apôtres; et devenus dangereux pour l'Eglise elle-même.
Néanmoins, sans le
vouloir, nous avons été sujets d'étonnement et sources d'espoir pour
un grand nombre, y compris au-delà des usines et des frontières. » |
"LETTRES
à FRANCOIS"
ATTENTION...
SOUSCRIPTION ! |
Cet ouvrage paraîtra fin 2007, au prix de 20 euros, aux éditions
Karthala. Nous vous le proposons, en partenariat avec la fédération
Cgt des travailleurs de la Métallurgie, au prix de 15 euros en
souscription (hors frais de port).
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journal : " LE PEUPLE "
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MONTREUIL Cedex
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« Bernard Cagne, prêtre-insoumis en
1954. Lettres à François »
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Nom, prénom :..
Adresse :
LE PEUPLE N° 1653 -26
SEPTEMBRE 2007
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